10 ans après le succès planétaire de « Home », Yann Arthus-Bertrand revient avec Legacy, un film « bilan » sur sa vie et 50 ans d’engagement.
A l’occasion du Festival international d’innovations écologiques « Nice Transition Days », la Ville organise une grande rétrospective sur l’ensemble du travail de Yann Arthus-Bertrand.
Yann Arthus-Bertrand Legacy – Une vie de photographe réalisateur
L’exposition qui se déploie en différents lieux à Nice, présente 148 photographies iconiques de « La Terre vue du ciel » sur la Promenade du Paillon, 48 photographies issues de la série « Bestiaux » illustrant les rapports de l’homme à l’animal sur la Place Pierre Gautier et une rétrospective du travail de Yann Arthus-Bertrand au Musée de la Photographie Charles Nègre qui s’accompagne de la projection du film « Legacy », présenté au Festival de Cannes en 2021.
« La Terre vue du ciel » L’œuvre d’une vie
Des terres vierges aux mégapoles, plus de 70 pays photographiés, plus de 14 300 lieux répertoriés, des milliers de pellicules utilisées, des centaines de milliers de photos légendées et, à la veille de l’an 2000, un état des lieux de la planète est dévoilée sous la forme d’un livre « La Terre vue du Ciel », aux éditions La Martinière.
Avec ses 424 pages et 190 images spectaculaires accompagnées de textes précis, le livre dresse un constat historique et visuel sur l’impact de l’Homme sur la Terre. Diffusé dans le monde entier, « La Terre vue du Ciel » ne tarde pas à devenir le livre-photo le plus vendu de l’Histoire.

© Yann Arthus-Bertrand
Le Bangladesh, l’un des pays les plus densément peuplés au monde (1 176 habitants au kilomètre carré), peine à nourrir sa population. La malnutrition y est endémique, notamment chez les enfants : 13 % de la population souffre de sous-alimentation, et presque 22 % des enfants de moins de 5 ans sont en insuffisance pondérale. Le secteur de l’agriculture et de la pêche-aquaculture emploie près de 50 % de la population active, en majorité rurale. Le poisson est, au Bangladesh, la première source de protéines d’origine animale, car elle est la plus accessible. La surpêche, l’usage de produits chimiques, la construction de barrages contre les inondations et les conflits d’intérêts menacent ce secteur. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), seules 30 % des femmes étaient actives en 2018 au Bangladesh. Leur meilleure représentation dans le secteur du travail fait partie intégrante de l’objectif d’égalité des sexes, cinquième des 17 Objectifs de développement durable des Nations unies de 2015.

© Yann Arthus-Bertrand Legacy
Depuis la région des Llanos jusqu’au delta Amacuro qui constitue l’embouchure du fleuve Orénoque, plus d’un tiers de la superficie du Venezuela est formé de zones humides, habitat favori des ibis rouges (Eudocimus ruber). Ces échassiers nichent en colonies importantes dans les palétuviers des mangroves et ne se déplacent que de quelques kilomètres pour se nourrir. Le carotène issu des crevettes, des crabes et autres crustacés qu’ils consomment contribue à donner à l’espèce sa pigmentation caractéristique. Les plumes d’ibis rouges, naguère utilisées par les populations autochtones pour confectionner des manteaux et des parures, entrent désormais dans la fabrication artisanale de fleurs artificielles. Convoité tant pour ses plumes que pour sa chair, cet oiseau n’est toutefois pas, selon les critères de l’Union internationale pour la conservation de la nature, aujourd’hui menacé ; il resterait actuellement moins de 200 000 représentants de l’espèce dans l’ensemble de son aire de répartition, en Amérique du Sud et centrale.

© Yann Arthus-Bertrand
La baie Shark – la baie du requin –, à l’extrémité ouest du continent australien, ne ressemble à nulle autre. Plusieurs péninsules et îles l’isolent des eaux de l’océan Indien ; la difficile circulation de l’eau limite son renouvellement et donne à ses fonds leur aspect unique au monde. Elle abrite également le plus grand (4 800 km2) et le plus diversifié des herbiers du monde. Ces plantes fournissent, outre une protection contre l’érosion, un habitat et de la nourriture pour de très nombreuses espèces animales, formant notamment le refuge de la plus importante colonie de dugongs (Dugong dugon) de la planète : 13 000 de ces mammifères herbivores menacés y habitent (soit 87 % des individus de l’ouest de l’Australie). Les herbiers attirent aussi de nombreuses tortues vertes et des tortues caouannes, qui viennent brouter les pousses des plantes aquatiques ou pondre sur les plages de la baie. D’autres grands animaux comme les grands dauphins de l’océan Indien, les baleines à bosse ou le requin-baleine profitent également des riches eaux de la baie.
« La Terre vue du ciel » souligne, plus que jamais, que les niveaux et modes actuels de consommation, de production et d’exploitation des ressources ne sont pas viables à long terme. Il illustre une étape décisive où l’alternative qu’offre le développement durable doit aider à provoquer les changements qui permettront de « répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».
Bestiaux
A la fin des années 80, Yann Arthus-Bertrand installe un studio photo au Salon de l’Agriculture. Avec ses portraits de bovidés, le photographe établit le rapport entre l’Homme et l’Animal et le lien qui unit ces deux espèces.
C’est aussi aux contacts de hommes que Yann Arthus-Bertrand puise son énergie et sa créativité. C’est dans cet échange qu’il forge son engagement militant en faveur du respect de l’autre et de la Terre. Cette aventure s’étale sur toute une décennie, et « Bestiaux » fera l’objet d’un livre culte en 2006.

© Yann Arthus-Ber
Le film « LEGACY, NOTRE HERITAGE »
Ce film documentaire d’1h40 écrit et réalisé par Yann Arthus-Bertrand a présenté en 2021 au Festival de Cannes. Dix ans après le film « Home », le photographe revient sur sa vie et cinquante ans d’engagement.
Il raconte avec émotion l’histoire de l’Homme et de la Nature et livre une vision sensible et radicale de notre monde qu’il a vu se dégrader en une génération. Il y dénonce une planète plus que jamais en souffrance, une humanité déboussolée incapable de prendre au sérieux la menace qui pèse sur elle et sur tous les êtres vivants.

« Chacun peut et doit accomplir des gestes forts pour la planète, l’avenir de nos enfants… »
— Yann Arthus-Bertrand
Yann Arthus-Bertrand Legacy
Yann Arthus Bertrand est né en 1946 à Paris. A l’âge de 20 ans, il s’installe dans le centre de la France et dirige une réserve naturelle. À trente ans, il part au Kenya accompagné de son épouse Anne avec qui il réalise une étude sur le comportement d’une famille de lions dans la réserve du Massaï Mara, qui durera 3 ans. Très vite, il utilise l’appareil photo pour consigner ses observations en complément de l’écriture et devient photographe de grand reportage et collabore à des journaux comme National Geographic, Geo, Life, Paris Match, Figaro Magazine etc.
Il crée à l’âge de 55 ans sa propre agence photo« Altitude ». A la fin des années 80, le photographe éprouve l’envie de retourner à ses premières amours, la photographie animalière lors du Salon de l’Agriculture. Naît ainsi sa série « Bestiaux » illustrant le lien qui unit les paysans à leurs animaux. Trois ans plus tard, il part à la découverte des plus beaux paysages du monde vu du ciel. Le livre qui naîtra de ce projet « La Terre vue du ciel » deviendra son best-seller avec plus de 4 millions d’exemplaires vendus en 27 langues.
En 2005, il crée la fondation GoodPlanet, une ONG qui s’investit dans l’éducation à l’environnement ainsi que la lutte contre le changement climatique et ses conséquences. Son prochain long-métrage, Human sortira en Septembre 2015. Une œuvre écologiste et humaniste qui présentera des témoignages de femmes et d’hommes de tous pays et de toutes conditions et des images aériennes de quelques-uns des lieux les plus emblématiques et les plus beaux de notre planète.
Dans cette optique de sensibilisation du plus grand nombre, le travail de Yann Arthus-Bertrand témoigne de sa volonté d’éveiller une conscience collective et responsable.
Informations pratiques
Musée de la Photographie Charles Nègre
1, Place Pierre Gautier
06300 Nice
Ouvert tous les jours sauf le lundi
Le musée : de 10h à 18h
La galerie : de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h
Tarifs : Ticket unique et exclusif à 5 €
Gratuit pour les habitants de la Métropole
Yann Arthus-Bertrand Legacy – Une vie de photographe réalisateur
Du 24 septembre 2021 au 16 janvier 2021
Musée de la Photographie Charles Nègre (tarifs entrée musée)
Place Pierre Gautier et Promenade du Paillon en accès libre.
Tous les projets ont été « compensés carbone » : Yann Arthus-Bertrand et sa Fondation GoodPlanet ont investi dans des projets de reforestations et d’énergie renouvelable pour compenser les émissions de gaz à effet de serre générés par ces projets (www.actioncarbone.org).