Après le succès de « Rapporteur de guerre » et de « Sky », le nouveau livre du grand-reporter photographe Patrick Chauvel, Les pompes de Ricardo Jesus.
1980. Parce qu’il y voit un pays inconnu, et une révolution possible, Patrick Chauvel arrache à sa rédaction un reportage en Jamaïque. A peine arrivé, voilà qu’il ramène deux photos réputées impossibles : Marguerite Yourcenar tout juste élue à l’Académie française et venue se cacher là pour fuir l’agitation… Et Bob Marley, qui ne se laisse plus photographier, mais accueille Patrick chez lui à la suite d’un quiproquo hilarant…
Patrick Chauvel renforce ainsi sa réputation d’homme de flair : ça se sait dans le métier, quand Chauvel débarque quelque part, même s’il ne se passe rien il va se passer quelque chose ! Après la Jamaïque, ce sera Cuba et les émeutes de Miami, le Salvador et l’assassinat de l’archevêque Romero, le Pérou… dans ces années 80, toute l’Amérique du Sud est agitée de soubresauts révolutionnaires.
Chaque fois au plus près des combattants, Patrick Chauvel témoigne de qui sont ces hommes prêts à risquer leur vie et la survie de toute leur famille pour la promesse d’un peu de liberté. Appareil photo à la main, toujours et partout, à l’unique exception de ce jour où la patrouille qu’il suit tombe dans une embuscade du Sentier lumineux, au Pérou…
A dix-huit ans, Patrick Chauvel partait pour sa première mission de photographe de guerre : c’était en 1967, et depuis il n’a plus cessé d’arpenter les conflits du monde, appareil photo à la main. Comme les deux précédents, Rapporteur de guerre et Sky, ce récit d’une lucidité féroce raconte sans tricher la nature de l’homme en guerre, tour à tour horrible, absurde, magnifique et burlesque.
« Regarder, c’est être responsable », dit‐il, de même « qu’on est aussi responsable de ce qu’on ne montre pas ». Son travail : montrer la guerre pour mieux la combattre. Lutter contre l’indifférence. Transmettre la responsabilité aux lecteurs. Et ne plus jamais entendre : « On ne savait pas. »
« le photojournalisme a toujours été pour moi une façon de vivre, de satisfaire le démon du journalisme qui continue, encore aujourd’hui, de me prendre aux tripes. Je ne sais pas si mes photos servent à quelque chose, mais ne pas en faire ne sert à rien. »
Patrick Chauvel explique sa manière de photographier : « trouver la distance juste est difficile, photographier en restant juste. Une trop belle photo peut brouiller les pistes. Décadrer quand la photo risque d’être belle. Je fais des photos en état de guerre et la photo arrête le temps. »
Au-delà des horreurs de la guerre, chaque combat est différent et chaque photo raconte une histoire. Tranche de vie, de souffrance ou de mort.
Informations pratiques
Les pompes de Ricardo Jesus
Patrick Chauvel
Éditions Kero
331 pages
ISBN-10: 2366580002
ISBN-13: 978-2366580006
21,90 euros
Disponible sur Amazon : Les pompes de Ricardo Jesus
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