Depuis sa création en 1991, le festival Itinéraires des Photographes Voyageurs s’est érigé en un rendez-vous incontournable de la photographie de la région bordelaise.
Au fil des ans, les organisateurs ont tissé leur toile dans l’univers artistique, ouvrant la porte à d’incroyables découvertes par le prisme des objectifs de photographes de renom.
Aujourd’hui, enrichie par une effervescence artistique sans précédent et un engouement croissant pour le médium, la ville de Bordeaux se lance dans l’aventure du premier « Mois de la Photographie Bordeaux ».
Se déroulant dans le sillage du festival Itinéraires des photographes voyageurs, ce mois spécial est conçu tel un voyage à travers la diversité et la richesse des propositions artistiques professionnelles et amateurs implantées sur le territoire bordelais.
La photographie, cette pratique artistique des plus démocratiques, se fait le miroir de notre histoire collective depuis près de deux siècles. Elle capture avec la même acuité les splendeurs de notre monde et les abysses de l’humanité.
Les temps forts du Mois de la Photographie Bordeaux
33e Itinéraires des photographes voyageurs
Ce rendez-vous incontournable transcende les frontières de la photographie humaniste pour embrasser l’éclectisme de la scène contemporaine, invitant à une plongée dans l’univers diversifié de la création photographique actuelle.
Du 3 au 28 avril 2024, le festival se fait l’écho des évolutions techniques et stylistiques de la photographie, tissant des ponts entre passé et présent.
Dix photographes y dévoilent leurs visions singulières de notre monde, à travers des expositions disséminées dans six lieux emblématiques de la métropole Aquitaine.
Pierre Faure, La France périphérique
Pierre Faure, un photographe au cœur profondément humaniste, nous présente dans « La France Périphérique » un portrait sensible et artistique des visages de la misère, avec un accent particulier sur les zones rurales et périurbaines.
Son regard se fixe sur les changements radicaux qui bouleversent la société française. Son travail vise à être un témoignage photographique durable, qui dépeindrait, avec une profondeur et une dignité rares, le cœur même de la pauvreté en France.
En documentant ces lieux, Faure nous invite à nous émerveiller devant cette réalité vraie, complexe et à multiples facettes de la pauvreté, si éloignée des clichés et des perceptions communes.
Centre Jean Moulin, 48 rue Vital Carles, Bordeaux
Joël Van Audenhaege, Jusqu’où
Voici les montagnes islandaises et irlandaises, les vents, les brumes et les pluies ; voici les forêts, les rochers, les éboulis ; voici les taillis, les arbres — quelque chose de tellurique et chthonien qui ne prend jamais en compte la petitesse de notre existence. Jusqu’où ? Nulle part dans l’œuvre de Joël Van Audenhaege ne s’arrête-t-on, car on parcourt, on traverse, on voyage, même si, à l’instar de Lévi-Strauss, on devrait haïr cela : les voyages et les explorateurs.
Mais voilà, quelqu’un doit le faire, dire ce qui est là, dehors, plus loin, laisser des traces de ce monde que nous nous efforçons de corrompre. Il aurait pu écrire, Joël Van Audenhaege, mais il préfère la photographie.
Maison Bourbon, 79 rue Bourbon, Bordeaux
Bettina Rheims, Détenues
Bettina Rheims, photographe de mode et portraitiste reconnue internationalement, s’aventure à l’intérieur des murs de quatre prisons françaises pour capturer en 2014 des portraits de femmes incarcérées.
Ce travail met en parallèle et confronte le monde carcéral à celui de la création artistique, en analysant comment les caractères féminins dans des lieux où la liberté et l’enfermement se mélangent sont structurés et représentés.
À ces femmes dont la vie a changé du jour au lendemain, Bettina Rheims redonne à chacune sa propre personnalité, effacée par l’incarcération, et leur rend, le temps d’une photo, dignité et humanité.
Salle capitulaire Mably, 3 rue Mably, Bordeaux
Valerie Belin, Les visions silencieuses
À travers des images saturées de signes visuels pour les plus récentes, Valérie Belin joue avec les codes de la représentation et estompe les frontières entre le réel et l’imaginaire.
Ainsi, elle se fait l’écho des mutations technologiques et ontologiques de la photographie, passant de l’analogique au numérique, tout en s’inscrivant dans la tradition des avant-gardes de l’entre-deux-guerres par l’appropriation de techniques telles que la surimpression ou la solarisation.
Cette exposition regroupe plus d’une centaine d’œuvres couvrant l’ensemble de la production de l’artiste, de la fin des années 1990 aux séries les plus récentes, y compris une série inédite.
Elle se divise en deux parties : une exposition personnelle à la Galerie des Beaux-Arts et un accrochage intitulé Correspondances dans les collections permanentes du musée.
Galerie et musée des Beaux-Arts, Place du Colonel Raynal, Bordeaux
Le Mois de la Photographie Bordeaux 2024
Ce nouveau festival inaugural invite à un voyage à travers diverses expressions photographiques, de l’art à l’histoire, du photoreportage au documentaire, sans oublier les portraits et les contributions des amateurs passionnés.
C’est une invitation à voir le monde sous un autre angle, à voyager au-delà des frontières, à s’informer, à rêver ou à éveiller les consciences.
Du lundi 1er au mardi 30 avril 2024
Mois de la Photographie Bordeaux : expositions dans 27 lieux de la ville, programme complet sur bordeaux.fr