Une saga familiale débutée à l’après-guerre, le portrait de celui par qui tout a commencé, Jacques Rouchon. Itinéraire d’un photographe humaniste et de mode.
Il est né le 27 juin 1923 à Paris, fils de Joséphine Roy et René Rouchon , directeur des « Magasins Réunis » avenue de Versailles à Paris. Il a d’abord étudié au lycée Jean-Baptiste Say où il a obtenu un Baccalauréat philosophique puis poursuit par des études commerciales durant l’occupation Allemande.
Il rencontre Françoise Saingnemorte en 1941, qui deviendra son épouse et fidèle collaboratrice en 1947. Il a été résistant à Paris dès 1942. Fait prisonnier par la Gestapo il est miraculeusement libéré. Membre des FFI à la libération, il deviendra titulaire de la Croix de la Libération.
A la fin de la guerre, il hésite entre partir dans les Colonies ou faire de la photo. Il choisira la photo notamment après avoir récupéré un appareil photo par hasard chez un collaborateur.
Motivé par un ami de Françoise, journaliste, il entreprend de photographier les villes sinistrées autour de Paris. Il commence à prospecter les agences de Presse, se fait engager par l’une d’elles qui profita de son inexpérience (commerciale), mais qui lui permit de débuter dans le reportage.
Il rentra plus tard dans la même agence que Robert Doisneau, Sabine Weiss, Jean Dieuzaide ou Willy Ronis.
Il multiplie les reportages dans des domaines variés, notamment il photographie les jeunes Françoise Sagan et Philippe Sollers, puis Paul Léautaud à la fin de sa vie, Sacha et Geneviève Guitry, Gérard Philipe, Leslie Caron (notamment son départ de Paris pour Hollywood) et tant d’autres.
Il réalise de multiples reportages à caractère social dont bien des négatifs ont disparu à ce jour : la Police ou les PTT la nuit, une famille ouvrière française, les débuts de la Télévision, les cabarets (Lido, Folies Bergère), les débuts du Jazz (série » la Guerre des Caves « – presque un titre de roman noir !) etc…….
Il collabora régulièrement à des journaux tels que Claudine, Point de Vue Images du Monde, France Dimanche etc…..
Il était naturellement attiré par la photo de Mode et réalisa ses premiers clichés avec son amie Françoise comme mannequin.
Ses premières commandes de Mode ont été faites lors de défilés des grands couturiers : Fath, Rochas, Carven etc.
Dans les années 50, il fallait qu’un photographe de Mode et Publicité ait son Studio. Jacques monta son premier Studio dans l’appartement familial de la rue Faraday, prenant souvent ses fils Patrick et Thierry comme mannequins ou figurants, Françoise veillant sur tout en plus de ses tâches ménagères.
Il y réalisa ainsi qu’en extérieurs de nombreuses campagnes publicitaires et toujours beaucoup de séries de Mode ou de Beauté…. Il connut les débuts de Alexandre, Jacques Dessange et Jean-Louis David. L’ambiance était formidable en cette époque de pionniers et les commandes pleuvaient, aussi diverses qu’exigeantes en inventions techniques et artistiques.
Il fait l’acquisition d‘un local rue de Marignan, dans le 8ème arrondissement de Paris, il s’agit d’une ancienne remise à chevaux, dans laquelle Jacques installe son nouveau studio. La clientèle de Jacques est très large, des grandes agences de publicité (Publicis, Havas ou Synergie) aux magazines de mode (Modes et travaux, Marie Claire, Grazia (Italie), L’Officiel de la Couture, Bazaar (Italie)).
La carrière de Jacques était alors essentiellement tournée vers la Mode et la Publicité et ceci jusqu’à sa disparition en 1981. Le journal Grazia fut tout au long de sa carrière le plus fidèle de ses clients, lui faisant faire plusieurs fois le tour du monde.
En 1972, Jean-Claude Dewolf et Henri Mardyks, photographes publicitaires avec des spécialisations complémentaires à celles de Jacques, vinrent le trouver pour le convaincre de monter une structure commune afin de répondre à toutes les demandes dans tous les domaines de la photo publicitaire et de catalogue, chacun ayant son espace, et un labo en commun.
Débuta alors, l’histoire du « Fer à Moulin », qui deviendra le véritable camp de base de l’activité photographique de la famille Rouchon pour plusieurs générations.
Jacques contracta un cancer en 1978 et il travailla jusqu’en 1980. Il meurt le 15 avril 1981 après de longs mois de souffrance.
L’héritage de Jacques Rouchon
Ses fils Patrick et Thierry ont tout de suite pris la relève et continué le travail initié par leur père, en gardant un grand nombre de clients (notamment Grazia, Freundin, La Redoute puis Les 3 Suisses..), puis en organisant l’évolution du studio du fer à moulin. Reprenant petit à petit les parts des 2 associés de Jacques, Patrick et Thierry se lancent dans la location de Studios Photo.
Avec plus de 1800 m2 de Studios en plein 5e arrondissement, Le Studio Rouchon devient très vite un Studio incontournable à Paris et devient même le leader du marché début 2000 grâce à une équipe fidèle et dévouée.
Avec l’arrivée de Sébastien, le petit-fils aîné de Jacques à la tête de l’entreprise familiale, l’héritage familial reprend véritablement tout son sens et les archives Photo de Jacques sont enfin exhumées de la cave où elles ont sommeillé tant d’années.
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Première exposition consacrée à Jacques Rouchon :
‘Artistes’ du 18 au 31 mars
Salle René Capitant
21 place du Panthéon
75005 Paris
du lundi au samedi de 11h à 19h