Depuis plus de cent ans, l’image humanitaire est devenue omniprésente dans les médias. Elle nous semble souvent immédiate et facile à comprendre.
Cependant, la photographie ne montre qu’une interprétation de la réalité sur le terrain, qui est souvent bien plus complexe que ce que l’on peut voir sur une image fixe.
L’exposition « Un monde à guérir » est le résultat de plus de deux ans de recherche à travers les collections de la Croix-Rouge et du Musée du Croissant-Rouge (MICR), du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).
Cette exposition, en partenariat avec les Rencontres de la photographie d’Arles, présente plus de 600 images allant de 1850 à nos jours. Elle met en lumière un patrimoine peu exploré jusqu’à présent, avec des photographies publiques destinées à communiquer l’urgence de l’action humanitaire, ainsi que des images plus confidentielles.
Des photographes renommés tels que Werner Bischof, Susan Meiselas et Raymond Depardon, ainsi que des collaborateurs du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et des personnes directement touchées par les crises, ont contribué à cette exposition.
Une section spéciale est dédiée aux travaux d’Alexis Cordesse, qui partage les photographies personnelles conservées par les migrants, offrant ainsi une multitude de perspectives et attirant l’attention du public sur la complexité du terrain au-delà de sa représentation.
« Un monde à guérir » propose des outils pour décrypter les codes visuels propres à l’imagerie humanitaire. Il encourage les spectateurs à analyser ces images de manière critique, en s’interrogeant sur leur origine, le message qu’elles transmettent et les éléments qu’elles passent sous silence. En examinant les intentions qui les animent, cette démarche établit une syntaxe visuelle de l’action humanitaire qui affine notre capacité d’analyse.
Les collections de la Croix-Rouge à l’honneur
Dès son invention en 1839, la photographie a été rapidement mise au service de l’humanitaire. La Croix-Rouge, depuis sa fondation en 1863, produit et archive des images. Il y a un siècle et demi, maîtriser la photographie exigeait une connaissance approfondie de l’optique et de la chimie, sans compter le transport d’un équipement lourd et peu maniable. Vers la fin du 19ème siècle, la photographie devient plus accessible et se démocratise, se révélant être un moyen de communication efficace. Ces progrès ont eu une influence considérable sur la Croix-Rouge, lui permettant de collecter des fonds et de mobiliser plus aisément.
Dans la seconde moitié du 20ème siècle, une communication visuelle spécifique sur l’Afrique subsaharienne émerge, souvent réduite à une représentation de la souffrance des corps noirs. Les membres de la Croix-Rouge s’engagent alors dans l’assistance médicale d’urgence et la protection des individus en situation de détresse.
Initialement centrée sur les figures humanitaires, l’imagerie évolue pour focaliser sur les victimes, créant une iconographie de la douleur qui interpelle principalement un public occidental blanc, tendant à regarder les personnes affectées comme un ensemble uniforme.
Pour la Croix-Rouge, l’objectif principal de la photographie est donc de mobiliser les soutiens.
Les collections de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Informations pratiques
160 ans de photographie à travers les collections de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Exposition du 27 octobre 2023 au 7 janvier 2024
Du mardi au samedi : 14h > 19h
le dimanche : 15h > 19h
fermé le lundi
entrée libre
Le Lieu Unique
entrée Quai Ferdinand-Favre,
44000 Nantes (France)
T. 02 40 12 14 34