Connu dans le monde entier pour ses images emblématiques de Che Guevara et de Brasilia, René Burri est l’un des photographes les plus talentueux de notre époque.
Membre de l’agence Magnum depuis 1959, il se singularise par un enthousiasme et un refus des clivages qui lui ont permis d’enquêter mieux que quiconque sur les temps forts et les grands noms des soixante dernières années.
Le photographe appartient à la toute petite famille de ceux communément appelés les « monstres sacrés » de la Photographie. Il aura largement contribué à construire la mémoire iconographique du XXe siècle.
« Lorsqu’on parvient vraiment à capter la vibration du vivant, alors on peut parler d’une bonne photographie. »
« Un de ces jours, je publierai un ouvrage de toutes les photos que je n’ai pas prises. Ce sera un énorme succès. »
Né à Zurich en Suisse en 1933, il débute sa carrière comme cameraman puis se consacre à des projets variés : réalisation de documentaires, films, reportages photographiques, publication d’ouvrages, etc. Il a travaillé à Zurich et à Paris.
100 photos de René Burri pour la liberté de la presse
Dans les années 1950, le photographe travaille pour de grands magazines et particulièrement pour Life. Il photographie alors presque tous les grands événements de l’époque : la guerre de Corée puis celle du Viêt Nam, la crise de Cuba et l’Amérique latine, les bouleversements économiques et culturels en Chine, en Amérique du Sud ou en Europe.
Sa rencontre avec le Che en 1963, un portrait mondialement connu. Che Guevara est à ce moment là Ministre de l’industrie. Le photographe le rencontre dans son bureau avec une journaliste américaine. Le photographe raconte « Pendant les trois heures de l’entretien, le Che m’a complètement ignoré, tellement il était braqué sur la photographe américaine. Il était furieux. »
Cette image deviendra la « deuxième » photo la plus célèbre du héros. La première est celle prise en 1960 qui le représente en guérillero christique du photographe cubain Alberto Korda (14 septembre 1928 – 25 mai 2001).
Le photographe considère la photo comme un moyen d’expression personnel, un outil qui lui permet d’explorer avant tout ses propres préoccupations.
« Les images sont comme des taxis aux heures de pointe, si l’on n’est pas assez rapide, c’est un autre qui les prend. »
En 2004, la Maison européenne de la photographie (MEP) organise une grande rétrospective de ses photos de 1950 à 2000. L’exposition sera par la suite présentée la même année à Lausanne au musée de l’Élysée. En 2013, il crée sa fondation au musée de l’Élysée à Lausanne.
Récompenses et distinctions
2011 : Swiss Press Photo Lifetime Achievement Award pour l’ensemble de son œuvre.
Prix de la Fondation Reinhardt – Von Graffenried
2013 : Prix Leica Hall of Fame
Son maître en photographie, Hans Finsler
Né en 1891, Hans Finsler a fait des études d’architecture puis d’histoire de l’art à Stuttgart et Munich. Il est élève du spécialiste de l’art baroque Heinrich Wölfflin. Par sa suite, il devient bibliothécaire et chargé de cours d’histoire de l’art à l’école d’arts appliqués de Halle.
Regrettant l’absence de documentation pour les travaux d’élèves, il développe dès 1926, en autodidacte, un style fonctionnel de photographie documentaire. En 1932, il crée la première classe de photographie à l’école des arts appliqués de Zurich.
Reporters sans frontières
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